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Le Club des Insurgés

17 décembre 2016

Alep: sous les pavés, l'enfer

Des enfants qui n'ont connu que la guerre

C’est la tragédie de l’Occident. On pleure, on exhorte, on s’enflamme. On « hashtag », on prononce bien « eu-lè-po ». Les réseaux sociaux, la presse papier et les JT sont formels: la reprise d’Alep par le régime de Bachar al-Assad annonce un génocide. Sans corridor humanitaire pour évacuer les réfugiés, on s’oriente vers un massacre. Et que font les occidentaux ? Il se regardent le nombril comme toujours ! Les youtubers syriens nous aurons prévenus…

Pourtant, dans le monde entier, l’Occident et les pays sunnites sont les seuls à se plaindre de la situation, à lancer  des déclarations prophétiques sur la violence à venir. Partout ailleurs, l’information fait état de la « libération » de la ville martyre et on se passe en boucle les scènes de liesse captées dans des quartiers qui nous sont parfaitement inconnus: les quartiers pro-régime (les deux tiers de la ville au moins). C’est une Alep que nous ne connaissions pas, nous qui avions l’habitude de contempler l’effrayant spectacle des ruines interminables filmées par drone. Des habitants pleurent d’émotion car la guerre semble enfin se terminer par la victoire d’un régime, certes réputé autoritaire, mais véritable barrage contre le sunnisme fondamentaliste. Pourquoi, alors, ne nous réjouissons-nous pas ? Pourquoi souhaite t’on envoyer des casques bleus et bloquer la progression de l’armée régulière au risque de faire durer le conflit en longueur ? Notre pacifisme extrême s’est-il tu pour laisser place à un bellicisme sans vergogne ?

Notre pacifisme est réactionnaire. Nous sommes revenus en 2011. Le printemps arabe est, aux yeux d’une gauche européenne prenant d’improbables accents néocolonialistes, une haute lutte d’étudiants cairotes, tunisois ou damascènes en vue d’accéder à la démocratie occidentale et au régime libéral (en d’autres circonstances honnis). Nous qui n’apprenons jamais, refusions à l’époque de voir que le grand mouvement de contestation populaire égyptien ou tunisien fut en fait dirigé contre une promesse sociale que le nationalisme arabe n’a jamais tenue. Ce nationalisme, que l’on prenait hier déjà pour une accession à la modernité politique occidentale d’une civilisation islamique vaincue et arriérée car religieuse, rend en réalité son bail d’un demi-siècle au véritable propriétaire des lieux: l’Islam et son sens hors du commun de la fraternité communautaire. La Syrie n’échappe en rien à ce schéma. La poignée de manifestants qui contestait l’état d’urgence maintenu par le régime al-Assad a été submergé par l’opposition sunnite et fondamentaliste d’un régime chiite et nationaliste. Ceux que nous appelons « rebelles modérés » sont en fait un agglomérat de factions sunnites dont faisaient partie, il n’y a pas si longtemps, Al-Nosra et Daesh. Manque de bol, ce sont ces derniers qui disposaient de la meilleure rentabilité militaire. Ce sont nos fantasmes qui tuent. À Alep, les derniers retranchés à avoir combattu alors que tout était perdu sont des fanatiques d’avantage proches des derniers SS luttant dans Berlin que de « modérés ». Les sunnites aleppins ont perdu la partie et, aussi ouverts que puissent être les civils de cette obédience, leur défaite et ses conséquences politiques leur font peur et conditionnent leurs appels à un Occident auquel ils savent quoi dire: génocide, racisme, nombrilisme. Si on ne peut éluder la question des possibles exactions, certes monstrueuses, mais malheureusement coutumières des fins de guerre, il faut être prudent sur la véracité des informations reçues. 

Notre réaction traduit notre inconscient. Nous ne supportons pas de se trouver la où nous sommes: dans le camp des perdants. Dans le camp des méchants donc, aux yeux de l’Histoire. Paradoxalement, nombre d’anti-conformistes français critiquant systématiquement un Occident qui se croirait au dessus de tous sont pourtant les derniers à croire dans sa super-puissance. Ils ont raison de rappeler que les occidentaux ont participé à la déstabilisation de la région pour des intérêts géostratégiques (il s’agit de gaz, eux disent de pétrole car c’est plus « rebelle », mais ne chipotons pas pour si peu). En revanche, ils précisent moins que les occidentaux n’ont pas fait ça tout seuls. On ne mentionne que rarement l’intérêt monumental que voyait le Qatar dans le gazoduc qui lui aurait permis d’augmenter ses exportations de méthane vers l’Europe et de couler définitivement son voisin iranien.  On ne parle jamais du fait que la Russie n’est pas intervenue pour l’honneur mais pour protéger sa sphère d’influence et son hégémonie gazière sur l’Union Européenne. Le contrat conclu avec al-Assad a été rompu sous la pression de Poutine, le printemps arabe a été fomenté par l’administration Clinton. Remettre l’équation sur le papier permet de se rendre compte que l’axe Russie-Iran-Assad et l’axe Occident-Sunnites ont autant de casseroles aux fesses qu’ils ont d’intérêts à protéger. C’est un combat froid et amoral que notre axe a perdu. Et nous devons accepter que nous ne pouvons plus rien pour nos alliés vaincus. Nos moyens financiers, politiques et militaires ont déjà été investis dans la bataille et sont aujourd’hui en ruine.

Militairement et économiquement, on voit très bien le problème. Ce n’est un secret pour personne: sans les américains, l’Europe ne peut rien. L’armée française est la meilleure du continent mais ne peut mener deux guerres de front et, même si nous n’étions pas impliqués au Mali, on peut se demander si nous aurions eu les moyens de participer au conflit au sol. La réponse est presque évidemment non. Et puis, pesions nous politiquement assez lourd pour pouvoir imposer une intervention militaire dans la sphère d’influence géographique de Poutine sans risquer l’escalade ? La aussi, la réponse est négative. Nos mauvais choix militaires, économiques et stratégiques de ces quarante dernières années ont fait éclater notre faiblesse au grand jour. De surcroît, les américains, déjà sous Obama, ont compris que la défaite était inéluctable et que ce conflit était un gouffre sans intérêt: l’Europe ne compte plus, l’avenir du monde ne se joue plus la-bas. À quoi bon se battre pour leur facture de gaz ? L’importance de la Chine et l’utilité de la Russie dans le nouvel ordre du Pacifique intéresse d’avantage les Yankees qui nous abandonne à notre sort.  

Enfin, nos alliés locaux font, permettez-moi, débat. On pense à la célèbre phrase de Pasqua prononcée dans son inénarrable accent Corse: « avec des amis comme ça, on n’a pas besoin d’ennemi ». Les rebelles modérés, comme dit plus haut, ne sont pas de la teneur présentée. Les groupes qui se sont individualisés par leur cruauté ont rapidement posé un problème à notre besoin bien de chez nous de justifier nos choix stratégiques par un point de vue moral. Il fallait dès lors adopter une position de « ni-ni » (pour reprendre une expression chère à Sarkozy): ni Bashar ni Daesh. On bombarda, on fit évidemment des victimes civiles collatérales et on donna donc l’occasion à la doctrine al-Suri de justifier à son tour son action par un point de vue moral: l’Occident mérite les attentats, il est raciste car il bombarde des musulmans civils et donc innocents. Si ce n’est pas un comble ça ! Des fanatiques terroristes qui ont roulé sur nos enfants en camion au simple internaute pseudo-intellectuel, l’anti-occidentalisme primaire s’est redonné une raison d’exister. La communauté musulmane sunnite française s’est laissée abuser par une information biaisée les invitant à condamner l’Occident raciste en érigeant comme cause commune la mort des enfants syriens, afghans, palestiniens et le martyr de leurs ancêtres colonisés. Une machine à diviser les nations par deux s’est instaurée en Europe et particulièrement en France. 

Pétrifiée par les accusations de racisme qui pleuvent, les progressistes acceptent de relayer les informations et la propagande de personnes qui devraient être en prison. Ainsi, alors que plusieurs membres de l’ONU commencent à les considérer comme des factions aux actes abusifs, les Casques Blancs nous sont toujours présentés comme les héros des civils syriens. Sur Facebook, on partage les vidéos larmoyantes du groupe BarakaCity, organisme humanitaire dont le président, Idriss Sihamedi, a refusé de serrer la main de la ministre Belkacem (sous prétexte qu’elle est une femme) et de condamner Daesh. Il aurait pu condamner pourtant: les souffrances des civils syriens bombardés dans la lutte contre Daesh ne servent plus seulement la propagande du Califat mais celle de tous les groupes islamistes qui comptent bien aller encore plus loin en présentant Daesh comme un complot américano-sioniste visant à justifier une énième action violente contre les musulmans. Tous ces groupes sont sunnites, ça va sans dire. Le conflit est entré chez nous. 

La France devrait donc peut être commencer par accepter que ses choix furent des erreurs et qu’elle a loupé une occasion de peser dans le monde de demain. Mais un travail d’introspection et de réparation est possible afin de réinscrire notre nation dans les pays qui comptent et qui, de ce fait, peuvent peser idéologiquement dans la balance internationale. Crier au génocide du fond de sa chambre sans source tangible n’amènera au mieux qu’à ridiculiser notre action et au pire à rendre interminable une guerre qui se prolonge déjà depuis trop longtemps. Soyons matures et apprenons à gérer nos difficultés internes avant d’avoir des vues sur ce que doit être l’humanité. Soignons aussi encore notre capacité à ériger des alliances sincères et dans l’intérêt du peuple. Alors, peut-être, pourrons-nous un jour porter un projet de fraternité des peuples à la hauteur de nos espérances. Pour ça, il va falloir apprendre à accepter la réalité du temps long et de l’Histoire. -MP

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9 novembre 2016

Une nuit en novembre

L'élection de Donald Trump a marqué ce mois de novembre 2016 

Je connais le véritable perdant de l’élection de cette nuit, il ne s’agit pas d’Hillary Clinton mais de Francis Fukuyama. Vous ne remettez pas Francis ? Monsieur Francis Fukuyama est un influent intellectuel américain qui a écrit un ouvrage, il y a vingt-cinq ans, judicieusement intitulé « la fin de l’Histoire ». Nous serions, depuis le début des années 90, selon cet auteur, sortis de l’Histoire, c’est à dire des grandes mutations politiques, des intrigues diplomatiques, des bouleversements civilisationnels. Au fond d’eux-mêmes, beaucoup de mes contacts n’en pensent pas moins et ça se ressent jusque dans leurs postures imbéciles: « ne soyons pas dans l’idéologie, restons pragmatique » ou, ma préférée, «la France a mieux à faire que la Révolution ». Du cynique libéral au romantique libertaire, le monde d’aujourd’hui nous est confortable, même si nous avons maintes choses à lui reprocher. La société occidentale nous est longtemps apparue incapable de bouillir, de jaillir, de nous surprendre, de nous confronter. Et nous adorions détester cela. Horripilant mais sécurisant était cette vision de la France profonde décérébrée branchée sur les programmes de télé-réalité. La société ne nous surprenait jamais puisque nous avions pris l’habitude de désigner nous-mêmes les causes justes (écologie, anti-racisme, progrès sociétal) et de disqualifier, voire de censurer, celles qui nous paraissaient farfelues. Nous avons, sans nous en rendre compte, pris le pouvoir, sans glaive ni trépas. Mieux encore, nous n’assumions pas. Nous faisions la leçon à tous avec nos utopies de liberté et n’avions même pas à rendre compte des réalités libérales consécutives à leur application. On désignait l’institution à la vindicte populaire puisque nous gouvernions par la morale. Mais cette prestidigitation a fait son temps. Le monde meilleur que nous promettions s’est mué en un monde meilleur réservé aux riches des grandes villes et à tous ceux qui pouvaient encore en profiter. L’Histoire nous attendait en embuscade et nous nous sommes soudain aperçus que nous n’étions qu’un vulgaire épisode de domination politico-culturelle que le peuple allait renverser car inapte à répondre aux difficultés actuelles. Pas à pas, les peuples ont tout retourné, de la régionale française au Brexit en passant par l’Autriche, ils ont fait leur bout de chemin. On les croyait stupides, que tout cela allait se tasser, et puis ils ont gagné la partie d’échecs: en abattant l’Amérique, ils ont fait tomber le roi, rendant ainsi orphelins les progressistes-libertaires européens qui avaient, dans les années soixante, pris corps avec la contestation de la guerre au Viet Nam et des sociétés conservatrices. Nous vivons un second Printemps des Peuples, plus de 150 ans après le premier. Oui, Fukuyama est bien mort cette nuit. -MP

4 octobre 2016

Alep: entre catastrophe et manipulation

Le siège d'Alep se poursuit, et avec lui le désespoir des populations

La tragédie d’Alep en est une, c’est incontestable. La vue du malheur humain conséquent à l’absurdité de la guerre m’est insupportable. Civils massacrés, enfants morts… qui ne serait pas touché ? Mais ce que le smartphone et la société de l’image nous permet d’appréhender n’est qu’une réalité séculaire: les villes martyres. Nous sommes convaincus que, parce que nous le voyons, ça n’a jamais été aussi cruel ou, pire encore, que cela n’existe pas ailleurs, nous n’avons toujours pas appris de la guerre du Viet-nam. 

L’occident aussi a pu être touché par ces catastrophes, quoiqu’on en dise. L’une des villes les plus emblématique est sans doute Calais. Ville stratégique convoitée par l’Angleterre comme par la France, ville de liaison entre les deux pays également, son histoire n’est faite que de sièges, de destructions totales et de massacres de la population. La débâcle de 1940 a placé la ville dans une situation délicate: le grand port en eau profonde le plus proche de l’Angleterre risquait de devenir un avantage-clé pour les allemands. Calais fut donc « bombardée à mort » -pour reprendre l’expression chère à Donald Trump- c’est à dire rasée. Morts, blessés, réfugiés, par centaines, par milliers, furent la routine calaisienne durant quatre ans. Les mines, les barbelés, les restes de la DCA allemande et le mur « Rommel » nous adressent encore quelques souvenirs de temps à autres. À la Libération, les Canadiens ont à nouveau mis le siège devant Calais, multipliant les erreurs tactiques. Les Allemands retranchés, quasiment disposés à se rendre, n’inspiraient pas confiance aux officiers alliés. Au milieu de ces palabres, les calaisiens étaient menacés. Seul le commandant Mengin se fit le chantre d’une évacuation. Les Allemands se rendirent mais l’attaque eut tout de même lieu. Le brave Mengin sera tué dans les manoeuvres consécutives. Et comme par un acharnement du sort, le 27 février 1945 soit cinq mois après sa libération, Calais est victime d’une erreur due à une négligence: les pilotes anglais la confondent avec Dunkerque (qui était alors une poche de résistance allemande) et bombardent la sortie des écoles. Ce fut un carnage.

Bien sûr, il y eut des rancœurs, comme pour le bombardement de Rouen (« les criminels reviennent toujours sur les lieux de leur crime » disait-on alors à propos des Anglais), il y eut de lourdes rancoeurs. Mais Michel Onfray n’était pas encore né. Le culte de l’individu, le culte de la victime, le smartphone n’étaient pas encore les seules préoccupations de la société occidentale. Personne ne s’apitoyait du sort des civils français et jamais une communauté française établie aux Etats-Unis ou au Canada n’a justifié d’attentats contre ces pays au motif qu’ « on bombarde les français depuis quatre ans aussi, il faut les comprendre ». À l’époque, la logique militaire, la proximité des idées gaulliennes avec le monde occidental libéral et le refus du nazisme ou du stalinisme justifiaient que l’omelette soit particulèrement chère en oeufs. 

Notre regard sur Alep reflète ce que nous sommes devenus: des individus imbus d’eux-mêmes et sans attaches fascinés par le culte victimaire au point de se révéler incapables de comprendre les alliances et affrontement des grandes structures collectives que sont les civilisations, les religions et les nations. Evidement, certains en profitent. 

Car, si vous demandez au paysan syrien chrétien ce qu’il a fui (je parle d’une discussion sérieuse, pas télé-médiatique), il est fort possible qu’il n’évoque pas spécifiquement l’Etat Islamique. En effet, -et il y a déjà eu un article la dessus dans le Club- la Syrie n’est pas un terrain d’affrontement entre gentils et méchants, terroristes et modérés ou modérés et dictateurs, c’est le champ de bataille d’un conflit religieux plus vaste: le conflit des sunnites contre les chiites. En Syrie, plus de 70% de la population est sunnite et moins de 30% est chiite (alaouite plus précisément, mais nous en resterons à chiite même si l’on devrait plutôt dire « soutenus par les chiites ») ou chrétienne. Depuis plusieurs décennies, ce sont les chiites qui disposent du pouvoir, souvent en alliance avec les chrétiens. Le père de Bashar el-Assad (Hafez) était un dictateur qu’on qualifiera de très ferme et le pouvoir en place a dès l’origine été perçu par une grande partie de la population comme l’oppression d’une minorité sur une majorité. Les partisans du régime chiite sont à Damas, les rebelles sunnites sont à Alep. Dès le départ, ce conflit a été comme une explosion de violence entre les deux factions religieuses, les uns ont spontanément massacré les autres ou laissé faire avec encouragements les exactions des différents groupes armés.

Et l’Etat Islamique dans tout ça ? Nous savons que le groupe a été encouragé par les puissances sunnites de la région (Arabie Saoudite, Quatar, Turquie) avec un important appui financier américain. Il faut préciser que les occidentaux avaient grandement intérêt à voir tomber Bashar Al-Assad dans la mesure où il leur coupait la route du gaz. On peut penser que cette organisation est une sorte de Viet-cong local des temps modernes, c’est à dire que tous n’adhèrent pas à sa cruauté et à son jusque-boutisme mais que de nombreux sunnites le perçoivent comme le seul espoir d’inverser la tendance au pouvoir. Cette complexité explique sans doute que la communication sunnite sur le conflit fasse la part belle à la responsabilité occidentale dans les horreurs de la guerre. Et ça marche. Les occidentaux que nous sommes sont très sensibles à ce discours.  

Il n’est pas question ici de passer sur la responsabilité de l’occident dans la déstabilisation de la région. Intervention en Irak, en Libye, choix stratégiques en Syrie, nous devons remettre en cause notre tendance à l’interventionnisme, cette époque est révolue. Mais observons tout de même que l’absence d’intervention fait également hurler les bonnes âmes occidentales qui crient alors à l’indifférence. Aujourd’hui, ce sont les russes qui bombardent Alep. À en écouter certains, on aurait presque l’impression que c’est nous. Les images nous tétanisent mais elles devraient parfois être regardées avec du recul: la photo du petit Omrane, qui a ému le monde, a été prise par un photographe -Mahmoud Rslan- qui n’avait pas hésité quelques temps plus tôt à filmer des scènes destinées à la propagande de l’autre camp, incluant notamment des maltraitances sur des enfants. Et puis, nous vivons au contact d’une communauté sunnite, en France, qui est la première victime de cette diffusion orientée et qui n’hésite pas à nous la retranscrire comme un immense malheur fait aux musulmans par la faute de l’occident.

Pour l’occident, c’est donc « perdant à tous les coups », si les sunnites gagnent, leurs massacres sont la faute des américains parce qu’ils ont participé au financement de l’Etat Islamique, à bas l’interventionnisme ! Mais si les sunnites perdent, qu’ils sont acculés et bombardés par les chiites et leurs alliés russes, à bas l’indifférence ! Je n’ai pas constaté la même ferveur sur les réseaux lorsque les chiites yéménites ont été massacrés à al-Sarari. La guerre sunnites-chiites est un conflit archaïque qui n’a pas attendu les billets verts et les B-52 pour offrir au monde son spectacle de cruauté. Mais tout ce qui compte pour l’occidental « conscient » est de se croire témoin d’une injustice du fort à l’endroit du faible. Non, nous n’avons décidément toujours pas appris de la guerre au Viet-nam.

1 octobre 2016

Avec Kery James, Henry de Lesquen accède à la notoriété

Kerry James a répondu à Henry de Lesquen, lui offrant une publicité inespérée

Avec Henry de Lesquen, Kery James a trouvé un partenaire de jeu. Le candidat sulfureux -que personne ne souhaite voir incarner quoique ce soit- est soudain bombardé par le rappeur représentant de cette France que Kery vomissait déjà dans sa Lettre à la République. Cette France légendée et fantasmée en État raciste intolérant est de longue date déjà son fond de commerce économique et idéologique. Il aime les « states », Kery, et souhaite l’émergence d’une communauté afro-française dont l’affirmation passerait par une contestation -parfois commune avec l’islam, comme le fit Malcom X- d’une France qui n’aurait jamais abandonné son travers esclavagiste. Dans Musique Nègre et la Lettre à la République, KJ rend hommage à Rosa Park, détourne quelques personnages historiques français (tels Toussaint-Louverture ou Dumas) sous le seul prétexte de leur couleur de peau et fustige une France des ghettos dont l’appareil médiatique serait dédié tout entier à l’oppression raciste. Tout cela a un habillage « progressiste-compatible » : implication dans la cause de la banlieue, fraternité avec la Palestine, soutien au PS... Toutes les cases du politiquement correct sont cochées.

Mais ce rap pseudo-subversif reste quand même l’une des musiques les plus produites de l’année 2016. Universal se frotte les mains, le label met plus d’argent à la disposition du rap « conscient » (et du rap moins conscient d’ailleurs aussi) que ce dont disposerait le ministère de la culture s’il avait décidé de le censurer. L’État raciste français lui permet également de profiter des facilités de diffusion que permet le dispositif « exception culturelle » qui privilégie la musique et les films francophones, protectionisme honnis en toutes autres circonstances et qui a la particularité de ne jamais distinguer le genre ou la qualité du morceau ni la conviction politique ou l’appartenance raciale du chanteur. Odieuse patrie. En attendant d’y réfléchir, Kery James bénéficie déjà d’une promotion gratuite sur France Ô qui lui a dédié un article à l’occasion de sa dernière chanson et il ira chez Ruquier (France 2, l’officine nazie qui a déjà accouché de grands criminels esclavagistes tels que Léa Salamé, Eymeric Caron ou encore Yann Moix) pour faire la publicité de son nouvel album Muhammad Alix. Aucun politicien n’osera se mettre la banlieue à dos à huit mois des élections, la télévision ayant toujours les yeux rivés dessus. 

Pourtant, si Alix Mathurin -dit Kery James- était américain, rien ne serait comme tel. Déjà, il aurait de réels opposants: son son serait censuré et condamné par la moitié des médias du pays (censuré pour de vrai cette fois). Des pasteurs puritains useraient de leurs canaux radios (qui brassent des millions d’auditeurs, loin de Radio Courtoisie) pour prêcher des heures durant contre la « musique dépravée ». Des WASPs manifesteraient par milliers devant sa maison de disque et des activistes vandaliseraient les disquaires qui le distribuent. Mista’ James serait déprogrammé à la moindre chute de ses ventes, lâché par ses soutiens financiers assiégés par les associations moralistes US. Dans ses concerts, il lui faudrait porter un vrai gilet pare-balles pour parer de vraies balles que lui adresseraient de vrais suprématistes blancs. Les gosses des ghettos influencés par sa musique ne seraient pas seulement arrêté pour vandalisme puis relâchés comme en France mais tirés comme des pigeons par des policiers avec lesquels on plaisante beaucoup moins qu’ici. Ces incidents provoqueraient les traditionnelles descentes aux flambeaux contre les prêcheurs de violence dans les rues de Brooklyn ou de Baltimore et les mères noires de la middle-class qui tiennent à leur intégration à la société américaine obtenue de dur labeur interdiraient à leurs enfants d’écouter ces chants de haine. Alors, Kery James rejoindrait ses idoles Tupac, Biggy et les autres, des bad boys qui croyaient aussi faire exploser crument la réalité de leurs vie et de leurs quartiers mais qui connurent un succès et parfois une mort violente, symbole de la relativité de leurs apports à la communauté, tant ils les ont confondus avec les guerres et les morts qu’ils ont provoquées. -MP

 

25 septembre 2016

Hommage aux morts français natifs algériens

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Ça sonne presque faux, presque malhonnête. François Hollande a reconnu la responsabilité de la Nation dans l’abandon des français d’Algérie qui ont politiquement, économiquement, idéologiquement, militairement ou même passivement soutenu une France qui prenait tardivement conscience de l’amour qu’elle portait à ses enfants, à tous ses enfants. Il était temps. Ils furent des centaines de milliers, des millions même avant la guerre. Ils ont gagné la bataille la plus importante: celle du nombre. Leur défaite ne fut pas démocratique ni même militaire, elle fut une défaite politique clairement indissociable du contexte international de l’époque. Injustement méprisés pour avoir osé penser l’Algérie autrement, une Algérie hors du nationalisme arabe et de son projet racial qu’est le panarabisme (intellectuellement sorti de la cuisse du pangermanisme du XIXe siècle), ils furent comparés aux collaborateurs du nazisme. Vaste farce quand on connait la suite. Eux qui, pour une bonne majorité, n’avaient en effet ni provoqué ni souhaité la mort de personne n’eurent aucun droit de procès, on les extermina en quelques jours après des séances de tortures plus ou moins sophistiquées. La sadisme ambiant emporta les épouses et, bien évidement, les enfants, jusqu’aux plus jeunes. Quatre-vingt mille morts au moins (selon plusieurs historiens Algériens eux-mêmes), cent cinquante mille au plus en l’espace de quelques semaines, c’est plus que ce que Vichy avait déporté de Juifs en deux ans. 

« La plupart furent humiliés et torturés publiquement, longuement avec un luxe de raffinement dans l'horreur. La mort était une délivrance, d'où la recherche de morts lentes pour faire durer l'expiation. Le supplice est destiné à rendre infâme celui qui en est la victime et à attester le triomphe de celui l'impose. Plus le doute est permis sur l'infamie de l'accusé plus le supplice doit être démesuré pour persuader l'assistance de la culpabilité de la victime »  - Mohand Hamoumou

La responsabilité de la Nation dans ce massacre ? Certainement. Le gouvernement a abandonné les patriotes, lâchement. Il avait été décidé de laisser à l’Algérie les algériens, erreur fatale. Les égorgeurs s’amusent encore aujourd’hui à confondre leur crime avec notre complicité. Mais un gouvernement n’est pas la Nation, n’est pas le peuple, et il n’est pas permis de tout confondre. Des militaires, officiers et sous-officiers, restés dans l’ombre, ont désobéis à l’ordre d’abandon et, au péril de leur vie, sauvé leurs compatriotes d’une mort atroce. Ainsi en fut-il du lieutenant Yves Durand qui transgressa absolument toutes les interdictions posées par Joxe pour rapatrier, dans le cadre d’une opération monumentale, terrestre puis maritime, les hommes qu’il avait eu l’honneur de commander. Ainsi en fut-il encore de certains parachutistes, souvent accusés pour les interrogatoires d’Alger, qui sauvèrent par hélicoptère des femmes et des enfants « génitrices et progénitures de sous-races » selon le mot de leur opposants qui descendaient alors en force des crêtes pour maquiller leur appétit criminel en acte politique.  

La honte que le gouvernement de l’époque a fait porter à la France se prolonge avec les conditions indignes dans lesquelles nos compatriotes natifs d’Algérie ont été parqués puis accueillis dans les années qui ont suivi les évènements. En ce 25 septembre, il est temps de rendre hommage, de condamner les complices certes, mais aussi de se rappeler la monstruosité des auteurs qui devraient peut être balayer devant leur porte avant de critiquer les crimes de la France. -MSM

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27 août 2016

Du lien nécessaire entre fraternité nationale et liberté

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L’ordonnance du Conseil d’État porte en elle les intentions des auteurs de la requête accueillie. L’énumération pèle-mêle de textes sacrés pour les français ne démontre certainement pas un effort de contextualisation et de compréhension de chacun d’eux, dont le but aurait été de sublimer une conception française de la liberté. Ces malheureuses dispositions et déclarations ont été grossièrement traitées comme un vulgaire corpus de textes dont le seul intérêt est d’évoquer la liberté, comme si l’Occident chrétien ne connaissait qu’une seule approche de cette notion. 

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, pour n’évoquer qu’elle, témoigne pourtant de la volonté des révolutionnaires de bâtir une liberté fille de la Nation, d’une Nation elle même issue d’une longue et minutieuse facture qui a réuni les français autour de valeurs communes et d’un sentiment d’appartenance à une certaine identité de vues et de destin. Cette identité, qui se traduit aujourd’hui par un bagage culturel d’une valeur inestimable, est le fondement de la fraternité. L’intérêt général ainsi cimenté par la fraternité nationale n’est pas perçu, en France, comme une menace aux libertés du citoyen. Il en est la source juridique et la limite morale. Chaque citoyen soumet ses choix à un arbitrage intérieur et veille à s’auto-discipliner dans cet exercice afin de ne pas blesser ou effrayer ses concitoyens dont il se sent éminemment proche. On remarquera aussi le lien évident entre liberté et responsabilité.

L’ordre public, expression impérieuse et pragmatique de l’intérêt général, commandait à ceux qui en avait la charge dans cette affaire d’éviter que des citoyens français puisse exhiber une rupture culturelle, prélude conduisant inexorablement à la rupture de fraternité. Le risque de troubles est constitué toutes les fois où une communauté décide sciemment de s’éloigner de ses concitoyens en prétextant une haine générale à son encontre. Le repli culturel sur fond de propos contestataire est le logement évident de toute rebellion contre la Nation. Les juges du Palais Royal n’ont pas accédé à ce raisonnement parce que, non élus et ayant une vision de plus en plus américaine de la société, ils ont considéré comme despote un maire pourtant élu par un peuple resté fidèle à sa propre conception. Tout cela au nom du peuple français. -MP

 

24 juin 2016

Le regard de Lesco Griffe sur l'actualité

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Les britanniques ont choisi de quitter l'Union Européenne hier par référendum.

Les insurgés sont fiers de compter parmi eux Lesco Griffe, dessinateur calaisien dont la plume prometteuse mérite d'être découverte. Rétrouvrez ses dessins sur sa page Facebook ou sur son blog (lien à droite). 

23 juin 2016

Un spectacle consternant

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Dans un an, nous aurons un nouveau Président de la République. Bien malin celui ou celle qui osera s’avancer sur le nom du vainqueur. Car il s’agira bien d’un vainqueur, non d’un élu.

Les Républicains nous infligent, chaque jour, un spectacle si consternant qu’il en devient abominablement surréaliste. Leur carrière personnelle compte bien plus que leurs préoccupations nationales. Je pensais sincèrement que nous étions arrivés à la rupture, mais l’actualité politique nous démontre, chaque jour, qu’il y a encore des échelons. Etrange façon de vouloir « réconcilier » les Français avec la Politique. Le lien est coupé, les relations sont tendues et, surtout, la confiance n’existe plus depuis bien longtemps, mais ça, tout le monde s’en rend compte, sauf eux ?

A ce spectacle, dont nous sommes littéralement victimes, vient de s’ajouter le Parti Socialiste. Ce mouvement politique est devenu l’ombre de lui-même et pense pouvoir sauver le navire du naufrage, quitte à changer de capitaine au dernier moment. Il n’y qu’à regarder leur visage lors de l’annonce des primaires socialistes pour ne déceler ne serait-ce qu’une once de sincérité.

Tous ont faim de gloire et transpirent d’avidité. Nous ne méritons pas cette injustice. MX

21 juin 2016

Le regard de Lesco Griffe sur l'actualité

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17 juin 2016

Jo Cox: vie et mort de notre époque

Joe Cox, députée britannique, a été tuée ce jeudi

Jo Cox ne représentait pas l’anti-Brexitism, elle l’incarnait. Elle était de nos super-héros dont la mission est de nous sortir de nos vieux carcans pour nous ouvrir au monde. Elle entendait nous apprendre à dire nous mais au pluriel et avait logiquement choisi l’Union Européenne. Mais sa véritable force résidait dans le fait qu’elle était taillée pour le job. Issue d’un milieu populaire, Jo Cox était allée à l’école publique, comptait ses sous et travaillait l’été dans l’entreprise qui employait déjà son père, quand ses gosses de riches de copains pouvaient se payer des vacances. Elle s’était avérée bonne élève, était allée à l’Université, à Cambridge, avait étudié les sciences politiques puis l'économie (à la London school of economics). Elle s’était débrouillée, était entrée dans les cercles autorisés, avait accédé à un niveau social bien supérieur à celui dont elle était originaire. C’était une femme, elle avait choisi l’humanitaire (Oxfam) puis avait déboulé en politique, à gauche bien sûr, au moment de l'émergence de Jeremy Corbin et de ce nouveau style travailliste qui tente, comme Mélenchon chez nous, de dépoussiérer les biblos de la Grande Bretagne des 70’s: Unions on strike, veste en jean et cheveux indisciplinés.  Elle était belle, incarnait la petite du peuple devenue riche mais qui n’a pas oublié son passé. Sa vocation c’était l’Autre, le pauvre, le déshérité, le minoritaire. Elle était pour l’immigration, la société multi-culturelle, s’était engagée pour une Syrie ni Bashar / ni Daesh, elle était souriante et vivait sur une péniche amarrée à un quai de Londres. C’était une icône, presque jusqu’à la caricature, du progressiste modèle, immaculé, que tous les jeunes engagés d’aujourd’hui rêvent de devenir.

Mais comme dans tous les pays d’Europe, sa force était aussi une faiblesse. Les patriotes lui ont arraché ce peuple auquel elle se pensait définitivement abonnée de par son origine sociale. Pour elle, son passé populaire des années 70/80, fortement marqué par le tatchérisme, suffisait à prouver aux britanniques qu’elle comprenait leurs souffrances. Mais elle n’était plus à la page. En trente ans, les causes de la gronde sociale d’outre-manche ont changé de nature et se sont démultipliées: désindustrialisation massive provoquant un tarissement de la demande en main-d’oeuvre,  immigration qui a fait gonfler l’offre en main d’oeuvre, crise financière de 2008, Union Européenne. Elle n’a pas compris le pourquoi de ce retour au patriotisme. Elle s’est aveuglée. Elle était manichéenne, ne pensait pas avoir à confronter des idées avec les conservateurs mais imaginait simplement avoir épousé le camp du bien, de la gentillesse, de la générosité, face aux mauvais, aux méchants, aux égoïstes, qui manipulent les gens. La mise en minorité de son parti aux élections de 2015 a été vécue par elle comme la preuve que son combat était juste et non comme une désapprobation. Son dernier combat fut de défendre la présence de la Grande Bretagne dans l’Union Européenne. Elle a été tuée hier par un inconnu alors qu’elle sortait de la bibliothèque de Bristall, où elle tenait une permanence.

Ce crime est ignoble. On ne connaît pas les intentions réelles de l’agresseur. Un témoin prétend l’avoir entendu crier “Britain First” mais ce témoignage a été mis en doute. Peu importe le mobile, politique ou non, tuer une personne de sang froid ne trouve aucune justification acceptable pour un Homme digne de ce nom. Mais on ne peut qu’être frappé par le traitement politique de ce crime. Aucune prudence n’est prise et la malhonnêteté intellectuelle fonctionne à plein régime. Ainsi, nous apprenions non pas la mort d’une députée (member of parliement) mais la perte d’une militante pro-in. Des personnes que j’ai pu voir combattre bec et ongles l’amalgame entre Islam et terrorisme, il y a encore quelques mois sur leurs comptes Facebook, hurlent aujourd’hui au nationalisme criminel. Les mêmes qui crient au complot policier à propos des casseurs ne se soucient guère aujourd’hui de nuancer leurs invectives envers les pro-Brexit. En effet, les derniers sondages donnaient ces derniers vainqueurs et ce avec à chaque fois plus de marge. S’il y en avait bien un qui avait intérêt à arrêter la campagne, ce n’est pas le camp du out. Mais restons raisonnables et ne tombons pas dans le travers dénoncé seulement quelques lignes plus haut: il faut se montrer prudent.

A titre personnel, je soutiens le Brexit. La mort de Jo Cox, mère de deux jeunes enfants, n’est certainement pas une source de réjouissance. La politique devrait être une chevalerie moderne et il faut s’efforcer de la concevoir ainsi. Sans les errements actuels, il devrait y avoir des codes, des manières, un sens de l’honneur. Je préfère être mis en difficulté, et même battu, par un adversaire engagé dans un duel magnifique où les arguments de qualité s'enchaînent pour construire une argumentation claire, logique et cohérente, plutôt que de m’imposer comme un malpropre sur une attaque personnelle ou un coup bas. C’est toute la politique qui se trouve endeuillée aujourd’hui, pas seulement les pro-in. De plus, l’arrêt de la campagne et les amalgames grossiers (et tout cela était prévisible) portent un coup très violent aux partisans du Brexit qui, sans jamais avoir voulu tuer qui que ce soit pour leurs idées, se retrouvent étiquetés “sanglants nationalistes” alors qu’ils ne cherchent qu’à trouver des solutions pour leur pays dans une Europe en panne.

Le retour de la passion politique achève de nous sortir des soixante-dix ans de paix que l’Europe a connu. La paix de l’empire diront certains. Le monde change et la cécité de certains a généré de graves ressentiments chez les peuples. Il suffit d’un déséquilibré pour qu’un propos politique traduisant une peur, un agacement, une attente particulièrement pressante, ne dégénère en crime, en guerre civile ou en révolution. Il est fort probable que ce soit cette réalité qui soit à l’origine de cette tragédie. Le pilote automatique américain est en train de nous lâcher et l’Union Européenne se retrouve au chômage technique. Si Jo Cox a été tuée par un fou, il faudra remarquer que celui-ci est l’expression exceptionnellement brutale, violente (et intolérable bien sur) de cette demande de reprise en main de la politique par les patries. C’est la même chose qu’avec le terrorisme islamique. On ne saurait estimer que l’Etat Islamique représente l’Islam politique à lui tout seul mais ses attentats nous mettent sous le nez un fait que l’on refuse de voir: le retour de l’Islam comme moteur politique des sociétés moyen-orientales. Passion des uns, aveuglement des autres, Jo Cox incarne de la manière la plus dramatique qui soit la mort d’une époque.

Qu’elle repose en paix- MP

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